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Appel à propositions

Les relations franco-allemandes à l’épreuve de la mondialisation

Appel à propositions Recherche Du 17 décembre 2018 au 30 janvier 2019

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Plurilinguisme et multilinguisme en Europe (XIIIe - XVe siècles) :
poétique d’un choix politique

Appel à communication pour une journée d'étude co-organisée par l'ILCEA4 et Litt&Arts le 21 mars 2019 à l'Université Grenoble Alpes.

 
Les propositions de communication en anglais ou en français d’une longueur de 300 à 400 mots,ainsi qu’une courte notice biobibliographique sont à envoyer aux adresses suivantes :
marielle.devlaeminckatgmail.com (marielle[dot]devlaeminck[at]gmail[dot]com) et jonathan.fruocoatgmail.com (jonathan[dot]fruoco[at]gmail[dot]com) pour le 30 janvier 2019.

Contact

jonathan.fruocoatgmail.com (Jonathan Fruoco)

marielle.devlaeminckatgmail.com (Marielle Devlaeminck)

Journée d'étude internationale "Les valeurs de l'Autre"

Appel à propositions, Journée d'étude Recherche Du 19 novembre 2018 au 31 décembre 2018
Complément date

Journée d’étude internationale des 7 et 8 mars 2019 organisée par l’Université Grenoble Alpes (France) et l’Université du Tohoku (Japon).

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Comment penser ce qu’est l’Autre pour nous ? Et comment comprendre sa vision du monde ? Si ces interrogations ne sont guère nouvelles, il est néanmoins vrai que nous faisons face aujourd’hui à la restructuration drastique des paradigmes conventionnels, jusque dans nos domaines de recherche et d’enseignement. Les échanges humains et épistémologiques sont depuis un certain temps non seulement des sujets de réflexion privilégiés mais une réalité quotidienne bien concrète, dans n’importe quel coin du monde.

En fait, ce changement n’est qu’à peine entamé : le Japon, ainsi que la France doivent se confronter à une forte relativisation de leur statut international au cours du XXIe siècle, alors que de nouvelles puissances en plein essor se plaignent souvent qu’elles ne sont pas pleinement comprises par l’« ordre ancien », à cause de l’hégémonie médiatique et intellectuelle de ce dernier. Une ouverture à divers jugements de valeurs est plus que jamais une urgence, afin d’écouter – sinon de comprendre ou d’accepter – ce que nous disent la culture, les comportements ou la société de ceux avec qui l’on ne partage ni les jugements de valeurs, ni mêmes les habitus physiques ou les représentations non-verbales. En effet, la valeur qu’on attribue à l’Autre est indissociable du degré d’écoute qu’on a pour ses valeurs.

Par ailleurs, après nous être intéressés aux phénomènes du transfert de savoir, de culture ou de technologie, nous devons considérer la question de la confrontation des valeurs dans son épaisseur historique. En effet il s’avère que, dès l’aurore de l’histoire globale, toutes les parties du monde ont interagi et se sont plus ou moins liées les unes avec les autres. Notre rencontre sera ainsi une occasion d’accumuler des exemples qui nous permettront de nuancer les méthodes interculturelles simplistes qui présupposent le Moi et l’Autre comme entités séparées. Elle nous imposera également de réexaminer nos modalités de penser et de nous exprimer, modalités souvent définies par le courant pédagogique d’une époque et/ou d’un pays.

Enfin, toutes ces problématiques sont particulièrement ouvertes aux jeunes chercheurs pour lesquels la participation à cette journée d’étude sera une occasion de se confronter à la fois à la spécialisation et à l’interdisciplinarité.

- Les langues du colloque sont le français ou l'anglais. Si vous choisissez d'écrire en français, nous vous demanderons de fournir un exemplaire ou diaporama avec une traduction anglaise. 

- Nous attendons les propositions de communication pour le 31 décembre 2018. 

Contacts :

Daniel.rojasatuniv-grenoble-alpes.fr (Daniel[dot]rojas[at]univ-grenoble-alpes[dot]fr)

corinne.denoyelleatuniv-grenoble-alpes.fr (corinne[dot]denoyelle[at]univ-grenoble-alpes[dot]fr)

taku.kuroiwa.a1attohoku.ac.jp (taku[dot]kuroiwa[dot]a1[at]tohoku[dot]ac[dot]jp)

Journée d'étude "Les relations franco-allemandes à l’épreuve de la mondialisation"

Appel à propositions, Journée d'étude Recherche Du 15 octobre 2018 au 15 novembre 2018
Complément date

21 mars 2019

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Université Grenoble Alpes

L’Institut des Langues et Cultures d’Europe, Amérique, Afrique, Asie et Australie (ILCEA4, axe transversal : migrations, frontières, relations internationales) et la Chaire Jean Monnet sur les Relations franco-allemandes, l’intégration européenne et la mondialisation de l’Université Grenoble Alpes organisent une journée d’étude le 21 mars 2019, consacrée aux relations franco-allemandes face aux enjeux de la mondialisation dans une perspective interculturelle et pluridisciplinaire.

Cette manifestation souhaite convoquer un large public et associer plusieurs spécialistes des relations franco-allemandes et des études internationales pour traiter les questions posées par les défis de la mondialisation dans une perspective historique, économique, politique et sociale.

Les enjeux actuels de la mondialisation sont protéiformes et l’Europe est en pleine crise d’identité structurelle. Le moteur franco-allemand tarde à se (re)lancer et à proposer de nouvelles initiatives pour surmonter les problèmes politiques économiques et sociaux auxquels l’Union européenne doit faire face. L’exemple de la crise migratoire mondiale accentue encore davantage le fossé entre les pays européens et fragilise toujours plus les systèmes d’immigration et d’asile qui ne sont pas harmonisés. Le danger du terrorisme guette partout, que ce soit en France ou en Allemagne mais aussi dans d’autres régions du monde dominées par la terreur et les attentats aux motivations extrémistes qui ont des incidences importantes sur l’ensemble du continent européen. La poussée populiste en Europe, de l’ouest à l’est du continent, les tendances centrifuges renforcées par la victoire du Brexit au référendum du 23 juin 2016, la politique isolationniste et protectionniste du président Trump aux États-Unis d’Amérique représentent autant de défis auxquels est confrontée l’Union Européenne. Face à ce constat, le couple franco-allemand doit retrouver un nouvel élan et proposer de nouvelles pistes de réflexions permettant de relever les défis de la mondialisation.



Politique et diplomatie doivent-ils être repensés ? L’actualité permet-elle de reconsidérer les liens entre la France et l’Allemagne dans un monde en pleine mutation ? Quelles sont les perspectives d’avenir pour le tandem franco-allemand dans une Europe en pleine crise institutionnelle ?



Cette rencontre a pour objet :

- d’étudier les relations franco-allemandes dans une perspective historique et interdisciplinaire ;

- d’examiner les priorités et tendances à l’oeuvre dans les relations franco-allemandes face à la mondialisation ;

- de mettre en perspective les relations franco-allemandes dans le processus d’intégration européenne et les défis auxquels ces relations doivent aujourd’hui faire face.



Les propositions, composées d’un résumé de 300 mots et de 5 mots clés, seront à envoyer pour le 15 novembre 2018 à Philippe Gréciano, titulaire de la Chaire Jean Monnet, Université Grenoble Alpes :

Philippe.Grecianoatuniv-grenoble-alpes.fr (Philippe[dot]Greciano[at]univ-grenoble-alpes[dot]fr) 

et à François Genton, Directeur de l’ILCEA 4, Université Grenoble Alpes :

Francois.gentonatuniv-grenoble-alpes.fr (Francois[dot]genton[at]univ-grenoble-alpes[dot]fr)



Une publication, en langue française, est prévue. Les contributeurs devront envoyer leur texte avant le 30 avril 2019.

François Genton francois.genton [at] univ-grenoble-alpes.fr

Colloque international "Frontières dans les Amériques"

Appel à propositions, Colloque Recherche Du 5 avril 2018 au 31 octobre 2018

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Université Grenoble Alpes

Ce colloque, co-organisé avec l’Université d'Orléans, se tiendra à l'UGA du 11 au 13 juin 2019.

Alors que dans le sillage de l’effondrement de l’URSS, de nombreux analystes prévoyaient que le monde avait atteint la «fin de l’histoire» [Fukuyama, 1992] et que les organisations régionales ainsi que les accords de libre-échanges – parmi lesquelles l’Union européenne faisait figure de modèle à suivre, d’exemple d’intégration le plus abouti – étaient le signe de l’avènement d’un monde sans frontières, on se rend compte que, plus de trente ans plus tard, la réalité est bien loin de ces commentaires. On a plutôt assisté à un «retour des frontières» [Amilhat Szary, 2006], [Foucher, 2016], [Ferguson 2017]. L’un des signes les plus parlants est la multiplication des «murs frontaliers» dont le nombre est passé de 15, en 1989, à plus de 60 en 2016 [Vallet, 2016]. Signe d’un phénomène de «rebordering» [Van Houtoum, 2004], [Podescu, 2011], ces murs sont la manifestation d’une «transformation qualitative» des frontières [Ibid, 3]. Cependant, leur retour se fait sous différentes formes, qu’il s’agisse de leur renforcement concret, ou bien du renforcement des activités de contrôle et de surveillance, ou bien encore de leur contestation par des mouvements séparatistes dont les référendums en Catalogne ou au Kurdistan sont les exemples les plus récents. Une nouveauté, c’est que ces processus attribuent aux frontières une fonction de «tri des flux» menant à leur «traitement différencié» [Amilhat-Szary, 2015].



Qu’elles soient contestées, transgressées, transcendées, renforcées ou intégrées, les frontières sont donc au cœur du débat politique. Ce colloque – le premier d’une série intitulée «Frontières, espaces et pouvoirs» – s’intéressera aux frontières dans une ère géographique particulière : le continent américain. Parce qu’elles ont été colonisées par les pouvoirs européens, les Amériques ont de cela en commun que leurs frontières ont été mises en place afin d’«ordonner» le Nouveau Monde [Popescu, 2011, 8]. Plus exactement, elles combinent de façon originale deux formes d’appropriation territoriale, une logique de conquête zonale colonisatrice (frontier) et une volonté de maillage du monde dans une perspective occidentale de l’espace (boundary) [Perrier Bruslé, 2007]. Elles véhiculent donc une dimension exogène qui peut avoir des implications pour les espaces et les communautés qu’elles traversent tant en termes de légitimité que d’identité. Au-delà de leur passé colonial, les Amériques ont, depuis les années 1990, un autre point commun : embrassant les forces de la mondialisation, elles ont mis en place des accords commerciaux que ce soit par le biais de l’ALENA pour l’Amérique du nord ou du MERCOSUR pour l’Amérique du sud, afin de favoriser l’intégration régionale. Et ces accords ont mis en avant une vision particulière de la frontière, une frontière qui apparaît davantage comme une «ressource» et moins comme un «stigmate» [Amilhat-Szary, 2015, 85]. Au niveau local, les acteurs ont parfois un point de vue différencié sur la mise en valeur des territoires «périphériques» où ils vivent et développent des initiatives paradiplomatiques innovantes. Sur un continent, dont certaines régions ont été marquées par des conflits frontaliers récurrents depuis le 19e siècle et où les frontières sont, pour certaines, aujourd’hui encore contestées, notamment en Amérique centrale, [Medina, 2009, 36-37], l’intégration a été un «facteur de stabilisation» [Medina, 2009, 41] sans gommer les tensions de géopolitique interne qui débordent parfois outre-frontière, mettant en péril la stabilité continentale.



Cependant, les attentats du 11 septembre 2001 – et plus généralement l’émergence d’une menace terroriste internationale, présente en Amérique Latine dès les attentats de Buenos Aires, dans les années 1880 – ont modifié le rôle des contribuant à leur «refonctionnalisation». La résurgence d’une Fortress America [Alden, 2008], [Andreas, 2003], [Noble, 2004] a été très largement documentée pour ce qui est des États-Unis mais le phénomène de rebordering concerne aussi les frontières latino-américaines de façon néanmoins plus ambivalente puisqu’elles sont prises dans un processus contradictoire de «démantèlement et de construction» [Machado De Olivera, 2009, 19]. Alors que certaines semblent se fermer, en raison de la réponse qu’ont eue certains pays contre le terrorisme, d’autres, au contraire, prennent un chemin inverse d’ouverture, notamment en Amérique centrale [Médina, 2009, 138]. On y lit sur ce continent une politique de réinterprétation originale des grandes tendances de gestion des frontières au niveau mondial, avec par exemple le déploiement d’un appareil de sécurisation des frontières brésiliennes d’une ampleur sans précédent, sans remise en question réelle de la croissance des flux d’échange internationaux, légaux comme illégaux (contrebande, narcotrafic, etc...) [Dorfman et al, 2014], [Dorfman et al, 2017].



On peut difficilement définir une dynamique commune aux frontières du continent américain puisque leur rôle change d’un pays à l’autre, voire d’une région à l’autre [Machado Oliveira, 2009, 20] : les frontières sont marquées au contraire, par une «immense variété» notamment en Amérique Latine où elles sont plus nombreuses. Entre les «frontières distantes» qui séparent des régions marginales dont les territoires «tournent le dos à la frontière» (Argentine/Chili, Paraguay/Brésil...), les «frontières capricantes» marquées par des liens transfrontaliers illégaux notamment dans des zones nouvellement urbanisées (Costa Rica/Nicaragua, Mexique/Guatemala, Equateur/Venezuela), ou encore les «frontières vibrantes», qui tirent leur dynamisme d’une population dense et d’avantages comparatifs nombreux (Brésil/Uruguay, Pérou/Equateur, Mexique/États-Unis), sans oublier les «frontières protocolaires» qui sont des régions instrumentalisées par le pouvoir central afin de promouvoir leur «dynamisation» ou encore de lutter contre les trafics illégaux selon une approche top-down (Chili/Argentine, Haïti/République Dominicaine), on voit que les types de frontières sont nombreux [Machado de Oliveira, 2009, 28-30]. Différents degrés de coopération transfrontalière se nouent à travers elles et le présent colloque peut être l’occasion d’affiner cette typologie. Dans un contexte global de montée en théorie des études frontalières, il peut être intéressant de se demander en quoi une approche continentale permet de faire le point sur des spécificités régionales mais aussi de contribuer, de façon originale, à cet effort épistémologique [Mezzadra, 2013], [Nail, 2016], [Parker et al, 2012], [Wastl-Walter, 2012].



Ce colloque se propose donc de réfléchir à ces différentes dynamiques qui animent les frontières américaines, ainsi que les mutations qu’elles ont connues dans la dernière décennie selon plusieurs axes. Bien qu’axé sur la géographie et la géopolitique, ce colloque se veut avant tout transdisciplinaire et toutes les approches sont les bienvenues, qu’elles aient trait à la géographie, l’histoire, la science politique, les relations internationales, la sociologie, l’anthropologie. Les communicants sont également encouragés à adopter des méthodologies pluridisciplinaires.



Lieu : Grenoble

Date : 11-13 Juin 2019

31 octobre 2018 : Date limite d'envoi des propositions à l’adresse suivante :

bordersinamericas.2019atgmail.com



Les propositions (en anglais, en français, ou en espagnol) comprendront un résumé de 300 mots environ et une courte notice biographique de 100 mots.

à télécharger

Appel à propositions pour le projet transversal "Création culturelle et territoire(s)"

Appel à propositions Recherche Du 1 juillet 2016 au 15 septembre 2016
Complément date

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Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Le projet transversal ILCEA4 "Création culturelle et territoire(s)" entre dans sa 3e année. En 2016-2017, il s'agira de réfléchir à la dialectique culturelle des transformations territoriales depuis l'époque moderne. En quoi ces transformations sont-elles conditionnées par des mentalités ? En quoi conditionnent-elles à leur tour les mentalités ?

Les séminaires sont ouverts à tous. Des propositions peuvent être envoyées avant le 15 septembre 2016.

Programme Création culturelle et territoire(s) 2016-2017

Projet transversal ILCEA 4 (2015-2020) piloté par un groupe de travail.

Culture et territoire : colonisation- décolonisation, décompositions recompositions

2 séminaires, 1 journée d’étude :

- Vendredi 18 novembre 2016, 9h-12h (Bât. Stendhal G203) :

Culture et territoire(s) dans le discours colonial

- Vendredi 10 février 2017, 9h-12h (Bât. Stendhal G203) :

Nations libérées, nations créées, territoires recomposés.

- Vendredi 28 avril 2017, Journée d’étude (Bât. Stendhal G203) :

Le territoire, une création culturelle ?

Les textes issus des séminaires et de la journée d’étude pourront faire l’objet d’un livre traitant en différents chapitres la question soulevée par la journée d’étude d’avril 2017.

> Contact :

François Genton francois.genton [at] univ-grenoble-alpes.fr

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Appel à communication pour le colloque international "1968 dans les Amériques et la Caraïbe"

Appel à propositions Recherche Du 17 mai 2018 au 30 juin 2018
Complément date

Université de Poitiers

Complément lieu

Université de Poitiers

Colloque international organisé à l'université de Poitiers du 15 au 17 octobre 2018.

1968-2018. Cinquante ans se sont écoulés depuis les mouvements de contestation de mai et juin 1968 en France, depuis que la convergence des crises (estudiantine, sociale et politique) et des luttes a conduit à une « révolution » qui a marqué les esprits par son caractère à la fois inédit mais également par son internationalisation. Un demi-siècle plus tard, cependant, nous proposons de relire la portée de ce mouvement en décentrant le regard outre-Atlantique et en l’abordant dans sa dimension transaméricaine et caribéenne.



L’abondante bibliographie qui a analysé le mouvement le place, pour ce qui concerne l’Hexagone, dans une perspective qui le situe souvent comme centre de l’extension européenne de la « contestation » et, selon les points de vue, comme source de désordres ou, à l’inverse, pour les progressistes notamment, comme simple mouvement anti-autoritaire. Toutefois, on constate que la majoité de ces lectures tendent à éluder de cette année symbolique et charnière pour la seconde moitié du XX° ce qui en a fait sa nature: l’insubordination anti-systémique sociale –ouvrière- ou géopolitique. En effet, on ne saurait circonscrire 1968 aux barricades de la rue Gay-Lussac et du Boulevard Saint-Michel de la nuit du 10 au 11 mai, pas plus qu’à un simple mouvement de contestation étudiant ou générationnel. Si le mouvement de mai-juin 68 représente, en France, la plus grande grève de l’histoire du mouvement ouvrier occidental, il déborde largement les frontières nationales et continentales et « court-circuite » le monde tel qu’il semblait exister depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et la division de la planète en deux blocs.



S’inaugurant avec l’offensive du Têt, pour le Nouvel-An vietnamien, 1968 parcourt et secoue la planète, d’Ouest en Est, en passant par le Sud et le Nord, des campus de Berkeley aux rues de Prague, de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, jusqu’à Santiago du Chili. Symboliquement, « 68 » marque le début d’un cycle de contestation sociale et politique qui remet en cause autant le capitalisme des Trente Glorieuses, tel qu’il est décliné à échelle globale, que le socialisme réellement existant.



En ce sens, les Amériques et la Caraïbe représentent des aires qui se retrouvent traversées et interconnectées par les enjeux majeurs posés par le « mouvement 1968 ». De ce point de vue, les « années 1968 », années de révoltes, ne seront closes que par la « (contre)-révolution conservatrice » qui commence au Chili en septembre 1973 et triomphe entre janvier 1981, avec l’élection de Ronald Reagan, et 1983, avec l’opération militaire étatsunienne « Urgent Fury », contre la Grenade de Thomas Bishop.



Pour les États-Unis, 1968 s’inscrit dans le sillage de ce que certains ont pu appeler, en amont, les « long sixties » et qui, pour l’Amérique latine, sera un moment plus fondateur de ce que seront, en aval, « los setenta ». L’année 1968 étatsunienne est marquée par des secousses d’une intensité inédite, tel le signal d’un nouveau cap passé dans la multiplication des fronts contestataires (mouvement de libération noire, pour la liberté d’expression, combat féministe et opposition massive à la guerre du Vietnam, etc). Au Canada, la fondation, en octobre 1968, du PQ, signifie une nouvelle approche et une définition innovante de la politique régionale et semble une réponse à la montée en puissance du FLQ dont les actions spectaculaires ne sont pas sans rappeler celles du MLN-Tupamaro uruguayen.



L’Amérique latine et la Caraïbe, le « back yard » étatsunien –et européen, dans le cas de certains territoires- connaissent un ébranlement inégal mais similaire en intensité à celui que connaît l’Amérique du Nord avec, notamment, les premières grandes manifestations antidictatoriales que vit le Brésil au mois de mars ou, pour ce qui est de l’aire caribéenne anglophone, la contestation du gouvernement Hugh Shearer au cours des Rodney Riots de Kingston en octobre.



Le 68 sud-américain apparaît dans un temps plus large qu’une seule année. Mais il est traversé par les mêmes besoins de redéfinition de la gauche traditionnelle et par les questionnements que propose la « nouvelle gauche » au moment où la Révolution cubaine, – face à l’assassinat de Guevara en octobre 67, au désastre des guérillas non-urbaines et à son positionnement vis-à-vis du Printemps de Prague – réoriente ses stratégies continentales et extra-continentales. Le FSLN nicaraguayen est à cet égard un bon exemple de la rénovation stratégique qui va marquer la décennie suivante. Dans le cas du Cône sud, il convient d’observer la mise en place d’une évolution de l’articulation du contact des luttes entre monde rural, monde urbain-ouvrier et les nouveaux acteurs que sont les jeunes engagés. A un niveau plus institutionnel, au Pérou, le général Velasco Alvarado prend la tête d’un « gouvernement révolutionnaire » qui va structurer l’horizon de la décennie suivante.



Toutefois, du point de vue transaméricain, le point d’orgue de l’année se concentre sur Mexico et autour des quelques jours séparant d’un côté, le massacre de la Place des Trois Cultures et, de l’autre, tel un écho, l’acte de Tommie Smith et de John Carlos qui transforment par leur poing levé les Jeux Olympiques qui se tiennent dans la capitale mexicaine et connectent les mouvements des Amériques du nord.



A l’aune du feuilletage de lectures souvent dissensuelles et parfois radicalement opposées qui caractérisent les « anniversaires décennaux » de l’année 1968, 2018 sera l’occasion de confronter l’état de la recherche portant sur cette période. Ce colloque a donc pour but de tracer des liens entre les multiples configurations sociales, politiques, théoriques et artistiques qui ont caractérisé la vague « soixante-huitarde » dans les Amériques. Son approche se veut ainsi résolument comparatiste, transaméricaine et interdisciplinaire.



Le Colloque International « 1968 dans les Amériques et la Caraïbe » se donne pour objectif de s’intéresser spécifiquement à l’année 1968 et à ses effets, en embrassant largement l’aire caribéenne ainsi que nord, méso et sud-américaine. Les organisateur-trice-s entendent favoriser les approches pluridisciplinaires et mettre en lien les aires géo-culturelles, de façon à insister sur les transversalités, les échanges, les transferts culturels et politiques ainsi que les parallélismes dont l’année 1968 est porteuse. Des communications, ateliers ou workshops thématiques pourront être proposés autour des axes suivants listés de façon non-exhaustive. Nous proposons de décliner l’année 1968 à l’aune de plusieurs prismes, lectures et présentations issus des champs d’investigations suivants : Littérature, Arts (arts visuels, cinéma, musique), Archives et Manuscrits, Histoire, Sciences Politiques et Sociologie. Le colloque est largement ouvert aux approches transdisciplinaires « informatisées » dans une perspective dite des « humanités numériques ».



Les propositions (sous la forme de résumés de 15 à 20 lignes), pourront être déposées sur ce site (il suffit d'ouvrir un compte sur sciencesconf.org) jusqu'au 30/06/2018. En cas de difficultés, contactez-nous par mail à colloque1968atsciencesconf.org (colloque1968[at]sciencesconf[dot]org)



> Pour en savoir plus : https://colloque1968.sciencesconf.org

Franck Gaudichaud franck.gaudichaud [at] univ-grenoble-alpes.fr
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