Les pratiques créatives et collaboratives dans la fabrique du commun : politiques, discours et performativité

Faisant référence traditionnellement à des espaces naturels et à des terres partagés collectivement, le commun embrasse aujourd’hui beaucoup plus : des modèles collectifs de production, de partage et de création collective dans un champ large qui touche le social, l’économique, le culturel et le cognitif tout au long de l’histoire, même si le mouvement des “enclosures” est considéré comme fondateur. Les potentialités du commun sont multiples selon Dardot et Laval (2015) qui dressent une liste des formes opératoires qu’elles ont prises au cours de ce jeune XXIe siècle : “Les combats pour la « démocratie réelle », le « mouvement des places », les nouveaux « printemps » des peuples, les luttes étudiantes contre l’université capitaliste, les mobilisations pour le contrôle populaire de la distribution d’eau ne sont pas des événements chaotiques et aléatoires, des éruptions accidentelles et passagères, des jacqueries dispersées et sans but. Avec leurs propres contradictions et limites, les communs créent des communautés singulières, des espaces hybrides qui deviennent laboratoires des innovations sociales où les hiérarchisations établies entre expert/amateur, haute culture/basse culture se dissolvent (Lafuente, 2020). 



La journée d'étude “La fabrique du commun” vise à ouvrir une réflexion collective sur les configurations du commun entre le XX et le XXI siècle à l'intersection de l'histoire culturelle, de l’économie, de l’écologie, des études de genre, de la culture visuelle et de l’urbanisme. Elle propose une étude transnationale de la configuration et de la mise en place d’organisations collectives communautaires. Elle vise à interroger leurs espaces et leurs productions culturelles et visuelles (arts visuels et arts de la scène, production graphique, affiche, photographie, cinéma et vidéos) ainsi que de leur contribution à la configuration de nouvelles pratiques politiques et aux prises de consciences collectives (de genre, de classe, de race) au long du XXe et XXIe siècles.