Dynamics of Censorship in Russian Literature

Ce colloque, co-organisé par Laure Thibonnier-Limpek (ILCEA4), est consacré à l'évolution des pratiques de censure dans la littérature russe.

Qu'elle soit préalable ou répressive, la censure n'est pas seulement institutionnelle : elle s'exerce à travers les pratiques de multiples acteurs, des éditeurs aux lecteurs, en passant par les traducteurs, les rédacteurs et les écrivains eux-mêmes. À première vue, la censure préalable semblerait plus typique de l'Empire de Russie et de l'URSS, sans qu'elle s'y soit exercée de manière homogène. Le règne de Nicolas I est ainsi réputé pour la sévérité de sa censure, alors que la perestroïka et, plus particulièrement, le tout début des années 1990 sont tenus pour une période de relâchement des restrictions pesant sur la littérature. En revanche, la censure est actuellement interdite par la constitution de la Fédération de Russie. Toutefois, on peut avancer que la possibilité pour les lecteurs de saisir la justice lorsque le contenu d'un livre leur semble contrevenir à la loi réintroduit de facto une forme de censure répressive, et le contexte législatif et géopolitique actuel invite écrivains et auteurs à une prudence qui confine à l'autocensure.

Dans une approche comparative, les intervenants chercheront à dégager les grandes tendances dans les pratiques de censure, ainsi qu'à en esquisser une périodisation nuancée prenant en compte les acteurs non institutionnels.