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YVES ACHILLE

Maître de conférences (ILCEA4)

CREO

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Coordonnées

Bâtiment : STENDHAL bât G

Bureau : G312

Autre lieu de travail

Tour Irma Bureau 314 3ème étage

yves.achille@univ-grenoble-alpes.fr

D’abord membre du Gresec (Groupe de Recherche sur les Enjeux de la Communication) avec Bernard Miège, puis du laboratoire PACTE (équipe FAMME, Frontières, Altérité, Marges, Mondialisation, Expérimentation dirigée par Anne-Laure Amilhat-Szary), j’ai dernièrement rejoint l’Ilcea4, qui regroupe la plus grande partie des chercheurs de mon UFR. J’ai par ailleurs suivi le séminaire transversal civilisation/sciences sociales, « Humanisme et conflictualité » mis en place par notre département (2008 – 2013, 43 séances, 13 invités extérieurs) dans lequel j’ai fait plusieurs interventions et qui a conduit à de nombreuses publications sur le multiculturalisme, une journée d’études sur l’interculturel publiée dans Informations et commentaires n°164 et une candidature en réponse à un appel d’offre de l’ANR sur des thématiques émergentes, projet « Culture et travail », non validée. Je me suis intégré dans l’équipe du nouveau séminaire « Travail et libéralisme » qui vient d’être monté et dois faire une communication sur le thème « Globalisation et nouvelles formes de travail » en juin prochain : ce thème va faire l’objet de mon nouvel axe de recherche et nous envisageons avec Alain Dontaine (sciences politiques) un travail commun en vue d’une publication ultérieure centrée sur la problématique « Que reste-t-il des classes sociales ? ». Nous avons présenté ce projet aux éditions du CNRS qui nous ont assuré de leur intérêt.

Du fait de ma formation en économie internationale, les différents champs de recherche abordés s'inscrivent dans une analyse critique de la mondialisation élaborée successivement à travers différentes thématiques. Pendant la décennie 80, la mise en place de la globalisation économique et financière s'est appuyée sur le développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Dans la continuité de ma thèse de doctorat, j'ai donc étudié les conséquences de la mondialisation dans les champs de la communication et de la culture : crise des télévisions publiques du fait de l'éclatement des monopoles, étude des stratégies des groupes multinationaux dans une industrie de la communication mondialisée, conséquences sur les biens culturels, analyse du nouvel ordre mondial de la communication en émergence et incidences sur les processus de développement...

Dans la décennie 90, les thématiques liées au développement durable ont pris une importance croissante et les méfaits économiques, sociaux et environnementaux ont été dénoncés avec une force croissante par une société civile qui se structurait autour d'ONG de plus en plus internationales. Ainsi, dans la première partie des années 2000, en même temps que mûrissait le projet de mettre en place un master professionnel centré sur le développement durable, ma recherche a-t-elle évolué vers des thématiques liées à la mesure du progrès social. Les retombées de cette recherche ont toutefois davantage été exploitées à travers mes activités d'enseignement en master qu'en termes de publications. J’ai cependant contribué dernièrement sur ce point à la rédaction du chapitre portant sur une analyse critique du développement durable dans un ouvrage collectif (voir annexe).

En parallèle, les années 2000 ont été marquées par la montée du terrorisme et l'importance prise dans l’économie mondiale par les activités illicites susceptibles de le financer. La mondialisation des activités économiques a ouvert aux organisations criminelles de nouvelles opportunités que j'ai souhaité étudier en profondeur. Les similitudes entre les organisations mafieuses et les firmes multinationales, tant au niveau des modes d'organisation que des stratégies mises en place, en particulier au niveau financier, l'interpénétration entre les activités légales et illégales, le rôle des paradis fiscaux, les problèmes de gouvernance qui résultent de cette collusion d'intérêts entre sphère légale et illégale sont autant de thématiques qui illustrent l'importance prise par ces zones troubles dans la mondialisation.

Plus récemment, depuis les années 2010, le thème des inégalités a pris de plus en plus d’importance, aussi bien au niveau des analyses économiques (J.Stiglitz, F. Bourguignon, T. Piketti…) qu’en ce qui concerne le débat politique et social. Dans un souci de synthèse et de travail en équipe pluridisciplinaire, je fédère depuis 2017 un groupe de chercheurs, principalement de mon université, autour d’un projet d’ouvrage collectif sur le thème « mondialisation et exclusions ». Ce projet est à l’heure actuelle arrivé à son terme (voir infra, point IV).

 

I – Économie de la communication, Industries culturelles

Proposant des analyses situées au carrefour de l'économie internationale, de l'économie industrielle et de l'économie du développement, la thèse de doctorat montrait que le cinéma, au cœur de l'industrie de la communication, constituait l'enjeu des affrontements stratégiques des grands groupes mondiaux du secteur des médias. L'étude des stratégies des firmes multinationales œuvrant dans l'industrie mondiale du cinéma permettaient ensuite de questionner le rôle de ce secteur dans les processus de développement de ces pays (voir infra, annexe).

Dans le prolongement de cette thèse de doctorat, mon intégration dans le Groupe de Recherches sur les Enjeux de la Communication s'est traduite par l'approfondissement de ces thématiques de recherche, en ce qui concerne l'économie des chaînes publiques de télévision en Europe à la suite de la déréglementation du secteur, l'analyse économique des spécificités des biens culturels et celle des structures de l'industrie de ces produits, ou encore le lien entre nouvel ordre mondial de l'information et de la communication et extraversion de l'audiovisuel africain.

 

II – Thématiques liées aux incidences de la mondialisation sur l’environnement (épuisement des ressources, croissance des inégalités, mesure du progrès social, réchauffement climatique…)

En parallèle à la mise en place du master CICM, en 2005, j'ai été amené à approfondir des questionnements liés à la notion de développement durable. Le travail avec les étudiants du master dans le cadre du cours « Acteurs du développement durable » a entraîné la mise en place d’un travail de recherche sur des indicateurs qualitatifs permettant l’appréhension du progrès social, afin de dépasser l’approche essentiellement quantitative qui domine (voir par exemple les travaux de la commission Stiglitz-Sen-Fitoussi), dans le prolongement des travaux d’A. Sen. J’ai donc essayé d’analyser ce que pourrait recouvrir le concept de capabilités dans un pays comme la France. En effet, la qualité de la vie dépend non seulement de conceptions objectives concernant la situation dans laquelle se trouvent les personnes, mais aussi de leurs capabilités, qu’on pourrait définir comme leurs capacités dynamiques à évoluer. Les informations qui permettent d’évaluer la qualité de la vie vont donc bien au-delà des déclarations et des perceptions des personnes ; elles doivent nécessairement inclure leur aptitude à mettre en œuvre leurs capabilités.

Dans cette approche, je me suis heurté à des difficultés qu'il m'a été difficile de surmonter, comme par exemple la mesure d’un stock de capital social ou humain, ou la valorisation d’un capital naturel qui échapperait à une logique de détermination par les prix de marché. Par ailleurs, le caractère éminemment subjectif du choix des fonctionnements et des capabilités pertinentes pour mesurer la qualité de la vie ne me permettait pas de concevoir des outils fiables de mesure des relations sociales, de la participation à la vie publique, du degré de réalisation dans des activités personnelles…Le fait d’enseigner en LEA et de ne pas appartenir à un groupe de recherches ouvert sur ces questions a rendu cette tâche encore plus difficile. Malgré cela, j’ai mis au point un système de représentation graphique sur plusieurs axes (bien-être matériel, santé, éducation, participation à la vie politique, réalisation de soi, état du capital naturel…) permettant des comparaisons internationales à partir de données gouvernementales ou émanant d’ONG et la construction d’une typologie. Tout ce travail de recherche a néanmoins été valorisé dans mes enseignements de master, et en particulier dans le cours « acteurs du développement durable. Il a également conduit à la réalisation d’un chapitre sur le développement durable dans l’ouvrage collectif « Les fondamentaux de la solidarité internationale », sous la direction de Bastien DEBIEVE et Marion MANGIN (voir annexe).

 

III – Économie de la criminalité

Du fait des difficultés conceptuelles et de réalisation rencontrées dans l’axe de recherche précédent, j’ai réorienté mes travaux vers une autre dimension de la mondialisation, les activités illicites.

La première phase du travail a consisté dans la mise en évidence des effets de la globalisation économique et financière sur les activités illicites, particulièrement au niveau de la production et de la circulation des biens illicites et de la circulation de capitaux (activités de blanchiment).

La deuxième a cherché à mettre en parallèle les logiques de l’économie illégale et de l’économie légale et d'en déterminer les points de convergence, à la fois à travers l’étude des filières (circulation des flux de produits et de capitaux, valorisation aux différents stades –en particulier dans la production et le commerce des drogues, logiques de production et de consommation, rôle de l’innovation dans la relance des marchés) et à travers l’analyse des stratégies mises en place par les acteurs. Un dernier domaine de mon travail a traité des liens entre économie du crime et blocage du développement. A travers une série d'études de cas, l’analyse a mis en évidence les effets de la criminalité sur le processus de développement : prolifération des conflits (les activités criminelles constituent une source de financement pour les insurgés ou le terrorisme), pillage des ressources naturelles, découragement de l’investissement, effritement du capital humain et social, perte de légitimité de l'État du fait de la corruption, croissance du secteur informel et perte de la capacité des États à promouvoir le développement… La relation entre États et criminalité a enfin conduit à un questionnement sur le concept de bonne gouvernance et sur ses implications au niveau des processus de développement.

 

IV – Les liens entre globalisation et inégalités

Ce programme d’études qui concerne ces dernières années a été mené d’emblée à travers une approche transdisciplinaire. Nous avons commencé par mettre en place un séminaire sur ces thématiques. Après plusieurs mois de réflexion collective, nous nous sommes engagés dans un projet de publication. Je me suis beaucoup investi dans ce travail collectif : j’en ai conçu le projet, j’ai su fédérer une équipe de recherche pluridisciplinaire composée de chercheurs venant de plusieurs universités.

L'idée générale de l’approche est celle d'un croisement de regards très différents (économique, géopolitique, anthropologique, philosophique ou porté par la société civile) sur la mondialisation en tant que système produisant des inégalités. Il s'attache à balayer toute la période qui part des années 80 jusqu'à nos jours, celle de la globalisation économique et financière, afin d’en mettre en évidence les logiques structurantes à partir d'une analyse de long terme. L’introduction part du constat que le système capitaliste actuel a conduit à une crise majeure, à la fois économique, sociale et environnementale. La recherche des logiques fondamentales inhérentes à ce système passe par l’analyse des liens entre globalisation et exclusions, à travers une première approche d’ordre économique puis d’ordre géopolitique. Ce travail a été publié en mai 2023 aux éditions Eliott à Paris.

Mais au-delà du constat et de l’analyse, il s’agit également de proposer des voies de solutions dont la pertinence est favorisée par le croisement de regards que permet une approche pluridisciplinaire (philosophie, anthropologie, économie, sciences politiques). La problématique de ce nouvel ouvrage propose le recours aux « communs » comme solution nécessaire aux contradictions du capitalisme contemporain. Il est paru en octobre 2023 chez le même éditeur sous le titre "Construire un nouveau monde, une réponse par les Communs Globaux".

Un nouvel ouvrage sur les Communs, basé sur un travail de terrain et centré sur l'eau comme bien commun, doit paraître lors de l'année 2025.

Disciplines scientifiques

Discipline(s) scientifique(s)

Economie internationale/développement durable

Enseignement

Economie Internationale, développement durable, ONG

Curriculum vitae

Formation universitaire et diplômes :

1977           Baccalauréat série C Lycée Jean Moulin 83300 Draguignan

1978           DEUG sciences éco première année Aix/Marseille II mention bien et simultanément Prépa Ecole Normale Supérieure de Cachan section D2 première année Lycée Jean Perrin Marseille

1979           DEUG sciences éco deuxième année Aix/Marseille II mention bien et simultanément Prépa Ecole Normale Supérieure de Cachan section D2 deuxième année Lycée Jean Perrin Marseille

1979/1984 Scolarité Ecole Normale supérieure de Cachan section D2

-1981 : CAPET D2 réussite 37ème sur 155

-1982 : Agrégation économie et gestion réussite 33ème sur 72

-1980 : Licence ès sciences économiques mention économie d’entreprise Univ. Paris I centre Panthéon – Sorbonne

-1981 : Maîtrise de sciences économiques mention économie d’entreprise Univ. Paris I centre Panthéon – Sorbonne

-1983 : Diplôme d’Etudes Approfondies « Economie et Finances Internationales ». Professeur responsable : Charles-Albert Michalet. Univ. Paris X -Nanterre mention bien

- 1984/1988 Thèse de Doctorat : « L’influence des nouveaux produits audiovisuels et des nouvelles techniques de communication sur le cinéma : déclin ou sortie de crise ? »

Directeur de thèse : Charles-Albert Michalet ; soutenance le 6 janvier 1989. Jury composé de Messieurs J-M. Chevallier, J-F.Lemettre, J-L.Reiffers, B. Pras, S. Toubiana. Mention très-honorable - Félicitations du jury

 

Expérience professionnelle :

 

1983/1984      Chargé de travaux dirigés Analyse économique

2ème année de DEUG Université de Paris I centre de Tolbiac

1984/1985      Stage CPR d'Agrégation au Lycée La Martinière de

Lyon. Classes de BTS Technico-Commercial

1985/1987      Classes de formation au CA. PEGC (Bac+3, Bac+4).

Enseignement en économie/gestion Centre Régional de Formation des

PEGC Draguignan

1987/1990      Classes préparatoires au CAPET de Technologie,

option économie CFPT – IUFM Draguignan

1988/1989      Chargé de cours « Analyse stratégique » première

année de DEUG LEA Université de Provence Aix-Marseille I

1988/1990      Chargé de cours « Economie du cinéma et de

l’audiovisuel » UFR Lacs (cinéma – communication) niveau licence.

1990/2020      Maître de Conférences en 5ème section (sciences

économiques) à l’Université Stendhal-Grenoble 3 - UFR Langues

Filière LEA. Responsabilités administratives et pédagogiques diverses au sein du département Sciences sociales :

- Responsabilité transversale de la première année de DEUG au sein de la filière LEA de 1990 à 1993. Mise en place des enseignements de sciences sociales en DEUG LEA.

- Responsabilité des sciences sociales en licence (L3) LEA de 1993 à 1995

- Co-direction du département de sciences sociales au sein de la filière LEA,aux côtés de Christiane Rakotoarivelo, de 1995 à 1999

- Responsabilité des sciences sociales en L1 au sein du département LEA de 1995 à 2004

- Responsabilité des stages en master CICM depuis 2005 sur les deux années M1 et M2

- Mise en place du parcours Initiation aux projets de Coopération en L3 LEA en 2011 et responsabilité de ce parcours depuis cette date.

- Depuis 2005 Direction du master professionnel CICM

(Coopération Internationale et Coopération Multilingue) Filière LEA Université Stendhal puis Université Grenoble-Alpes

Publications

Voici quelques publications donnant un aperçu de mes centres de recherche :

- « Construire un autre monde, une solution par les Communs globaux », Yves ACHILLE et Alain DONTAINE (Dir), Editions Eliott, Paris, octobre 2023.

Cet ouvrage, fruit d'un travail pluridisciplinaire, tente de proposer des solutions face aux dérives de la mondialisation néolibérale. Un premier chapitre (Yves Achille et Joseph Dato – société civile) porte sur la montée en puissance des ONG pendant les années 90, questionne leur légitimité et analyse la pertinence de cette réponse face à la montée des inégalités et de l'exclusion. Un deuxième chapitre propose une approche anthropologique qui associe trois apports complémentaires. Le premier (Susanne Berthier – civilisation américaine) étudie les effets de la mondialisation sur les peuples autochtones états-uniens et montre l'accentuation des processus de déculturation et d'éviction dont souffrent ces minorités. Il met en évidence l'existence et la pertinence d'une forme de capitalisme collectif. Le second (Agnès Bergeret, anthropologue) traite de l’exclusion des minorités indigènes paysannes en Amérique Latine. Il montre que ces communautés mettent en place des modes de production non capitalistes générateurs de développement qui s’articulent à la logique de marché pour tenter d’en reporter les fruits vers le maintien des valeurs communautaires. Elles ménagent par ailleurs des espaces non-marchands, non monétaires, au sein desquels les activités, gestes collectifs liés au cycle de fertilité de la terre qui se réfèrent directement au « buen vivir » peuvent être assimilés à des « communs ». Le troisième (Matthieu Le Quang – sciences politiques) propose une analyse sur le « buen vivir » en Equateur et en Bolivie. Enfin, un troisième chapitre (Alain Deneault, Yves Achille et Alain Dontaine) analyse le désengagement de l’Etat et se centre sur la nécessité de se référer au concept de biens communs. Il évalue l’intérêt de ce concept en termes de réponse à la montée de la pauvreté et des inégalités et réfléchit sur les modèles économiques susceptibles d’en permettre la reproduction et l’élargissement sur le long terme, du local au global, de manière à construire un nouveau projet de société tout en répondant aux défis sociétaux et environnementaux.

- « Mondialisation et exclusions, le défi de la sécurité globale », Yves ACHILLE et Alain DONTAINE, Editions Eliott, Paris, mai 2023.

L'introduction part du constat de la crise multiforme (économique, sociale, politique et environnementale) qui caractérise la situation actuelle. Elle en montre l'ampleur, les enjeux, et met en évidence les interactions entre ces différents niveaux de crise qui justifient la nécessité inéluctable de changer de modèle de société. Suivent ensuite deux parties de présentation des mécanismes fondamentaux de la globalisation : une première centrée sur une approche économique (Yves Achille – économiste) établissant les liens entre globalisation et exclusions, une seconde partant d’une approche géopolitique (Alain Dontaine – sciences politiques) pour traiter des problèmes de gouvernance (ONU...) résultant de l'absence d'ordre mondial et établir les liens avec le développement de l'intégrisme et du terrorisme.

- « L’Europe dans l’impasse », coll Questionner l’Europe, l’Harmattan, Paris, 2015, 188 pages.  

L'Europe était censée se construire sur des valeurs de démocratie, de transparence, et de liberté. Cette Europe n'existe pas. Plus d'un demi-siècle après sa création, elle reste une expérience inachevée, décrédibilisée par son problème originel : l'absence d'un projet politique partagé. Souvent, les rivalités entre les Etats membres alourdissent ou bloquent les processus de décision. Les citoyens ne se reconnaissent pas dans cette construction technocratique, et la participation aux élections européennes est marquée par une abstention massive. L'identité européenne reste indéfinie. Au-delà des aspects monétaires et budgétaires souvent abordés, d'autres axes importants de la politique européenne posent problème et sont analysés dans cet ouvrage comme la politique migratoire, la lutte contre la traite des êtres humains, la corruption, et l'évasion fiscale. Le manque d'harmonisation conduit à une inefficacité totale des politiques mises en place, et les institutions européennes semblent, au mieux, démunies et passives face aux pratiques des Etats, au pire, complices d'une volonté délibérée de privilégier les intérêts d'une élite. La bonne gouvernance est un leurre : la construction européenne a perdu ses valeurs fondatrices et, par-là, sa crédibilité. II reste à réinventer les contours d'une Europe tournée vers l'intérêt général.

 

- « Les Télévisions publiques en quête d’avenir » (avec la collaboration de J. IBANEZ-BUENO, Maître de conférences à l’Université de Dijon pour le chapitre 8), Presses Universitaires de Grenoble, Grenoble, 1994, 322 pages.

L’audiovisuel s’est trouvé profondément déstabilisé par la dérégulation, souvent brutale, du secteur. Croissance des coûts et limitation des ressources ont amené les chaînes publiques au bord de l’asphyxie financière et provoqué la mise en place de plans de restructuration particulièrement drastiques. L’affrontement avec les syndicats ou la résistance du personnel, la pluralité des missions de service public, l’omniprésence des règlementations, l’interventionnisme politique et la pression concurrentielle limitent la liberté d’action des dirigeants dans leur recherche d’une plus grande flexibilité. Les télévisions publiques se trouvent alors confrontées au problème de leur avenir, voire de leur existence même. Utilisant la démarche de l’économie industrielle, la méthode retenue met en évidence les articulations entre les structures de ces marchés particuliers, les stratégies des firmes et l’analyse de leurs performances. Prenant en compte la complexité des enjeux technologiques, elle laisse une place importante à l’examen des politiques émanant des pouvoirs publics qui, en fonction de leurs objectifs, modifient les structures des marchés ou influencent les stratégies des agents.

- « Marchandisation des industries culturelles et développement d’une reproculture », dans Sciences de la Société, n° spécial « industries culturelles et société de l’information », n°40, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, février 1997, p.194 à 206

L’évolution des dernières décennies montre des mutations économiques majeures dans les industries de la culture. En mettant en cause les modalités de valorisation du capital définies précédemment, les grands groupes modifient radicalement la nature des produits et en transforment les usages de manière apparemment irréversible. La généralisation du marketing des produits culturel, le renforcement de la concentration, l’imbrication des industries culturelles les unes dans les autres entraînent des effets de domination néfastes sur les firmes de taille plus modeste qui n’excluent pas toutefois certaines formes de coopération. La logique financière qui résulte des alliances avec le capital financier accentue les tentatives de conditionnement de la demande visant à minimiser le risque inhérent à toute production de marchandise culturelle.

- « Mafias et globalisation : une approche économique du crime organisé » dans Informations et Commentaires, Revue associée à L'ISMEA, n° 160, Grenoble, Association pour un nouveau développement, juillet - septembre 2012, p. 7 à 29

Par nature, les activités criminelles tendent à se développer selon une logique transnationale. De ce fait, une très grande partie des stratégies mises en œuvre par les mafias s’apparentent à celles des firmes multinationales de l’économie légale (concentration et internationalisation, mise en place de joint-ventures, organisation de la sous-traitance, lobbyisme ou infiltration du système politique local, diversification vers d’autres marchés, constitution de sociétés offshore), et leurs structures évoluent à l’identique (d’une structure hiérarchique vers les structures flexibles et décentralisées, privilégiant la mise en réseaux). L'article questionne ensuite la notion de territoire dans l'économie illégale : à l'image des multinationales traditionnelles, les mafias, organisations supra-nationales, transcendent le cadre de l’État-Nation en structurant un espace qui leur est propre, mais en parallèle, elles bénéficient directement de l'existence des frontières. Enfin, la fonction des paradis fiscaux, au cœur de l'économie globalisée, est mise en évidence : la masse considérable des capitaux générés par les activités mafieuses irrigue les marchés financiers et facilite le financement de l'économie légale, en particulier les États et les entreprises. Tout comme celle des paradis fiscaux, l'existence de la criminalité organisée est indispensable au fonctionnement de l'économie et de la société tel qu'il est défini par les modes actuels de gouvernance.

Publié le 18 septembre 2024

Mis à jour le 18 septembre 2024