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Ouvrage / Recherche
L'ouvrage analyse le discours produit par les peuples autochtones sur l’utilisation de la génomique dans la cartographie des migrations.
Cette nouvelle science, née du décodage de l’ADN, permet de tracer les cartes des migrations humaines à partir des informations génétiques inscrites dans chaque cellule du corps humain. On peut ainsi mettre en évidence les premières migrations de l’humanité moderne venue d’Afrique pour peupler l’Australie, puis l’Europe, l’Océanie et l’Amérique. Pour les généticiens, les peuples autochtones, par leur statut premier arrivant, sont un élément-clé de cette recherche.
Cependant, pour les peuples autochtones eux-mêmes, loin d’apprécier le regard des scientifiques, l’étude des migrations par la génomique rappelle l’impérialisme de la science coloniale qui étudiait leur capacité crânienne et leurs aptitudes, toujours inférieures à celle de l’homme blanc. On assiste aujourd’hui à une remise en question de la recherche scientifique au sein des communautés autochtones dont les membres refusent souvent qu’on étudie d’où ils viennent « parce qu’ils le savent » et parce qu’ils ne veulent pas être dépossédés de leur histoire.
Ainsi, d’une part, le savoir mythologique entre en conflit avec un savoir scientifique et s’attaquer à la mythologie équivaut à détruire une culture. D’autre part, il existe un risque certain, pour un individu, de se voir attribuer une identité génétique qui ne corresponde pas à son identité culturelle. Le métissage, mis en évidence par la science, pourrait remettre en question le statut d’autochtone, du moins dans les pays où il est lié à des avantages, comme dans les colonies de peuplement anglo-saxonnes.
Biomapping est le fruit d’une collaboration transdisciplinaire entre des chercheurs européens, américains, australiens et asiatiques. Ils sont analystes du discours, historiens, juristes, anthropologues, sociologues, muséologues ou représentants des professions médicales. Ils sont impliqués dans la gouvernance des peuples autochtones ou la protection de leurs droits ; certains sont membres de communautés autochtones.
Dans une première partie (Overview), les directrices de l’ouvrage présentent un état des lieux de la génomique et de l’étude de l’ADN des peuples autochtones, de l’appréhension de la science « occidentale » par les autochtones ainsi que de leurs constructions identitaires.
La deuxième partie (Defining and Mapping) est centrée sur les définitions et les approches cartographiques, historiques ou contemporaines. La troisième partie (Surviving and Resisting) traite de la survie et de la résistance ainsi que de l’identité génétique et culturelle, et la quatrième partie (Opposing and Reclaiming) présente les actions, principalement politiques, mises en œuvre par les peuples autochtones pour contrer la génomique et refuser la suprématie de la science occidentale.
La publication de Biomapping a bénéficié d’un financement de la Région Rhône-Alpes.
Sous la direction de Susanne Berthier-Foglar, Sheila Collingwood-Whittick, Sandrine Tolazzi.
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Auteur(s) :Susanne Berthier-Foglar, Sheila Collingwood-Whittick, Sandrine Tolazzi
Date de publication :
Nombre de pages : 476
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