ALMUDENA DELGADO LARIOS
Affiliation
Équipe de recherche
Domaines de recherche
Disciplines scientifiques
Habilitation à diriger des recherches
sous la direction de Professeur Paul Aubert Université Aix-en-Provence
from 02/09/2001 to 10/12/2005
Thèse
sous la direction de Ascension Martinez Riaza
from 01/09/1987 to 19/10/1990
Responsabilités
Membre élue du CA de l'Université Grenoble-Alpes (2016-2017)
Membre élue du Conseil du Pôle SHS (2016-2019)
Directrice de l’ILCEA4 de septembre 2014 à décembre 2016
Directrice de la revue ILCEA en ligne de 2011 à 2016
Chargée de mission auprès du VP Recherche 2014
Membre élue du CEVU de l’Université Stendhal 2014-fin 2015
Directrice de l’Institut des Langues et des Cultures d’Europe et d’Amérique (ILCEA, EA 613) de 2011 à 2014
Directrice de l’UFR de Langues Étrangères (LLCE et LEA) de 2010 à 2014
Directrice du CERHIUS (2006-2011).
Directrice de l’UFR de Langues, Littératures et Civilisations Étrangères (2010-2011).
Membre élue du Conseil de l’UFR de Langues, Littératures et Civilisations Étrangères (2009-2011).
Responsable du Département d’Espagnol (2007-2009).
Responsabilités scientifiques


Responsable du projet Frontières, migrations, déplacements retenu et financé par les ARC 7 et 8 de la Région Rhône-Alpes et des actions scientifiques rattachées : trois journées d’études sur les frontières dans le monde hispanique (en février et novembre 2012 et en mars 2014), le numéro 18 de la revue ILCEA en ligne en juin 2013 et le II Colloque International « Les cicatrices dans l’Histoire : frontières, migrations, déplacements », Grenoble, 27-29 mars 2013.
En 2013-2014 : pilotage du processus de restructuration des équipes de recherche en langues avec la fusion de l’ILCEA et du CEMRA (dirigé par Catherine Delmas) et pilotage et rédaction dossier d’autoévaluation pour la visite du comité AERES en décembre 2014
En 2014-2015: Co-responsable avec Catherine Delmas (CEMRA) du projet transversal ILCEA4 "Passages, ancrage". Ce projet a été ensuite inclus dans l'Axe transversal "Migrations-frontières-relations internationales" de l'ILCEA4.
Champs de recherche
Ma recherche s’inscrit dans le cadre de l’histoire des relations internationales de l’Espagne à l’époque contemporaine, de la minorité d’Isabelle II (1833) à la fin de la monarchie d’Alphonse XIII (1931). Elle est marquée par une grande cohérence à partir de la thèse de doctorat centrée sur la période 1910-1931 et les seuls rapports entre l’Espagne et le Mexique, et par une diversification certaine par la prise en compte de l’ensemble des relations internationales de l’Espagne et notamment de la relation avec la France et l’investissement dans d’autres temporalités (1833-1868). J’aborde les relations internationales d’un point de vue pluridisciplinaire, à travers des sources différentes (presse, archives diplomatiques, récits de voyage, écrits d’intellectuels) mais aussi en prenant en compte la diversité et multiplicité des problématiques: les questions économiques (réforme agraire au Mexique et en Espagne), politiques ou dynastiques (le débat sur le choix du régime politique et de la dynastie en Espagne et au Mexique avec interventions extérieures dans la politique intérieure –Espagne au Mexique, France en Espagne) et idéologiques, sans négliger le témoignage des voyageurs espagnols et français. Mes travaux contribuent au renouvellement des études sur les relations internationales par l’importance que j’accorde aux images réciproques et aux facteurs idéologiques dans la définition d’une politique extérieure et au rôle des représentations dans le processus de prise de décision politique. Je m’attache également à analyser les acteurs des relations internationales, notamment le personnel diplomatique et les acteurs médiatiques espagnols et latinoaméricains au XIXe siècle.
Thèses soutenues:
-GALANT, Ivanne : « Séville dans les guides de voyages français et espagnols (XVIIIe -XXe siècles) », en co-direction avec Marie Franco, professeur à l'Université Paris 3, soutenue en décembre 2015- BELLIDO, Federico : « La Transition espagnole. Histoire, mémoire et médias” en co-tutelle avec Francesc A. Martinez Gallego, professeur de l’Université de Valence en Espagne, soutenue en décembre 2019.
Enseignement
Depuis 1995, cours de civilisation espagnole et latino-américaine sur programme dans le cadre de la Préparation aux Concours (Capes et Agrégation d’Espagnol Externe et/ou Interne) :
Droit de conquête, droit des gens
Ville et campagne en Espagne au XVIIIe siècle
La crise de 1898
Nation et nationalismes en Espagne 1876-1978
L’armée dans la société espagnole contemporaine 1808-1939
La révolution cubaine (1959-1992)
Femmes et démocratie : les femmes dans l’espace public (1868-1978)
Les défis de l’Indépendance : la formation de l’Etat et la Nation en Amérique latine (1808-1910)
Les Indiens face à la construction de l’État-nation. Mexique-Argentine 1810-1917
Mobilisations sociales et effervescences révolutionnaires dans le Cône Sud (1964-1976) avec Marita Ferraro
Explorations, conquêtes et revers de conquête : les confins amérindiens de l’Amérique du Sud (années 1530 - années 1600)
Moderniser la nation: "race" et citoyenneté dans les Andes (1880-1925) Agrégation externe
Simon Bolivar el Libertador: de l'Histoire au mythe (1810-1930) Agrégation interne 2023
De 2006 à 2010 création et prise en charge de cours à la demande de l’Institut d’Études Politiques de Grenoble :
Cours spécialisé Niveau Licence : Amérique Latine : les labyrinthes de l’identité (1808-1940)
Cours de Master 2 : Identité et démocratie en Amérique Latine (1910-2006) dans le cadre du Diplôme IEP Spécialité « Amérique Latine » (valant grade de master), sous la direction de Célia Himelfarb, IEPG.
Carrière marquée par la constance de l’implication universitaire, en France et en Espagne, et ce depuis la période de préparation de la thèse.
Carrière marquée par la volonté de mener avec la même intensité et vocation les activités d’enseignement, de recherche et de formation des enseignants, qui constituent les trois piliers et les éléments constants de mon parcours, ainsi que mon implication administrative au sein de l’établissement. Pour moi, enseignement et recherche sont complètement imbriqués et se nourrissent réciproquement, favorisant des questionnements dans les deux sens.
Après des études au Lycée Français de Madrid, l’obtention du BAC français et de la sélectivité espagnole, j’ai suivi un double cursus à l’Université Complutense de Madrid (Histoire d’Amérique et Histoire contemporaine) et un DEA en 1986-87 à l’Université de Toulouse Le Mirail sous la direction du Professeur Georges Baudot. J’ai ensuite soutenu en 1990 une thèse de doctorat à l’Université Complutense sous la direction du professeur Ascension Martinez Riaza (jury composé des Professeurs Carlos Seco Serrano, Luis Navarro, Alberto de la Hera, Francisco Solano et Concepcion Navarro) qui m’a valu le prix extraordinaire de cette université en 1993. Parallèlement aux activités de recherche, ma condition de boursière du Plan de Formation des Chercheurs du Ministère espagnol de l’Education et de la Recherche (de 1987 à 1990) m’a permis de m’initier à l’enseignement universitaire, expérience qui s’est consolidée en tant qu’enseignante contractuelle à l’Université Complutense (1991-1994).
En 1993 j’obtenais une bourse postdoctorale du Ministère espagnol des Affaires Etrangères et du Ministère français de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche pour effectuer un séjour de recherche de six mois aux Archives diplomatiques de Nantes, sous la direction du Professeur Jacqueline Covo de l’Université de Lille III.
En 1994 j’ai été recrutée comme Maître de Conférences à l’Université Stendhal-Grenoble 3 pour enseigner la civilisation espagnole et latinoaméricaine contemporaines, validant ainsi ma double formation de spécialiste de l’Espagne et de l’Amérique latine, qui ne m’a plus quittée et qui imprègne toute mon activité de recherche et d’enseignement. Comme MCF j’ai assuré –et je continue de le faire comme PR depuis 2006- tous les sujets de civilisation hispanique du XVIIIème siècle à nos jours pour l’Espagne et du XVIème siècle à nos jours pour l’Amérique latine, à tous les niveaux de la formation (tout le cycle Licence, Master, Préparation aux Concours Capes et Agrégation), aussi bien en LLCE qu’en LEA. Comme MCF j’ai également assumé les différentes responsabilités pédagogiques de la L1 au Master.
Après la thèse de doctorat, certaines questions soulevées par la recherche m’ont orientée vers le XIXème siècle, toujours sur le double point de vue espagnol et latinoaméricain, mais en élargissant progressivement l’analyse aux relations hispano-françaises. Ces problématiques ont été approfondies dans le cadre de mon Habilitation à Diriger des Recherches, sous la direction du Professeur Paul Aubert, soutenue en décembre 2005 (jury composé des Professeurs Gerard Dufour, Jean-Michel Desvois, Maria Victoria Lopez Cordon, Jean-Louis Guereña, Pablo Berchenko, Paul Aubert). En 2006, j’ai été recrutée à l’Université Stendhal-Grenoble 3 comme Professeur de Civilisation Espagne-Amérique latine.
De 2006 à 2016, j'ai assumé des responsabilités croissantes en matière de formation, de recherche et d’administration (voir supra les plus importantes). Je ne conçois pas le métier d’enseignant-chercheur comme une activité individuelle mais au contraire comme un engagement fort et collectif au service de l’institution universitaire. Tout en menant ma recherche individuelle, l’encadrement de thèses et une charge pédagogique importante, j’ai assumé de façon simultanée des responsabilités pédagogiques, scientifiques et administratives dans un contexte particulièrement stratégique pour l’établissement (fusion des UFR, passage aux RCE en 2012, processus de fusion des trois universités du site grenoblois en 2016, mise en place de pôles de recherche de site pour les SHS).
J'ai également participé à des réseaux de recherche internationaux, en particulier espagnols et mexicains (ceux pilotés par Ascension Martinez Riaza à Madrid, Agustin Sanchez Andrés à Morelia, au Mexique). La collaboration avec Agustin Sanchez Andres a permis la signature en 2011 d'une convention cadre avec l’Université Michoacana de San Nicolas de Hidalgo, à Morelia, au Mexique, pour des collaborations et des échanges en matière d’enseignement mais surtout de recherche autour des thématiques liées aux relations internationales, avec des réalisations importantes –symposium en 2011 à Cadix- et des publications conjointes en 2013, en plus de collaborations scientifiques plus individuelles –travaux menés avec Agustín Sanchez Andrés, chercheur de l’Institut d’Etudes Historiques de l’Université Michoacana.
Parmi les principaux résultats de ma recherche on peut souligner:
* La mise en évidence, dans la thèse de doctorat, des influences latinoaméricaines sur les projets politiques espagnols (jusqu’à ma thèse, l’historiographie se limitait à analyser l’influence européenne en Amérique latine, jamais l’inverse). Les Espagnols ont considéré la Révolution Mexicaine comme un modèle à suivre ou à éviter pour la réforme politique espagnole dans le contexte de crise profonde du régime de la Restauration.
* La mise en évidence de la formation d’une communauté intellectuelle et de liens politiques de solidarité entre les Espagnols et les Mexicains (1910 à 1931) qui créent les conditions du soutien politique mexicain aux républicains espagnols pendant la guerre civile de 1936-1939. Cette communauté intellectuelle ne se limite pas à l’Espagne et au Mexique, mais concerne l’Amérique latine en général. Les récits de voyage, et tout particulièrement des voyageurs intellectuels, sont une des expressions de cette communauté intellectuelle.
A partir de 2011, j'ai approfondi cette question de la communauté intellectuelle "hispanoaméricaniste" pour montrer la complexité des relations entre l’Espagne et ses anciennes colonies au lendemain des indépendances, dans un processus de création de frontières nationales, politiques, culturelles et idéologiques, mais aussi de démolition de ces mêmes frontières et de configuration de nouvelles solidarités (hispano-américains versus anglosaxons).
Par ailleurs j’ai exploré des aspects de politique interne espagnole en analysant les écrits de Margarita Nelken (figure « oubliée », exilée au Mexique après la guerre civile), combinant histoire politique et des relations de genre.
* La mise en évidence des questions de pouvoir sous le règne d’Isabelle II et des facteurs idéologiques des relations internationales. Deux axes de recherche : les relations hispano-mexicaines de 1838 à 1862 et les relations hispano-françaises sous Isabelle II. Mes travaux remettent en question la vision traditionnelle de l’historiographie espagnole qui soulignait la francophilie des modérés espagnols au pouvoir (face à l’anglophilie des progressistes). Il faut en effet parler de méfiance et d’ambiguïtés espagnoles face aux prétentions hégémoniques françaises, et ce même parmi les modérés. Les liens entre la politique intérieure et la politique extérieure espagnoles sont analysés, ainsi que les divisions et les rivalités entre les acteurs de la prise de décision en matière de politique extérieure. Mes travaux montrent l’impact des conflits dynastiques et des rivalités entre factions politiques dans la politique extérieure espagnole, mais aussi la réalité, le poids et l’importance des menaces françaises, ce qui permet d’expliquer les raisons de la « paralysie » extérieure espagnole au XIX siècle, de son incapacité à s’affirmer comme puissance moyenne et, à moyen terme, de son isolement international. Au niveau de l’histoire des mentalités, ils permettent de mieux comprendre les fondements d’une certaine « francophobie » espagnole, la France du II Empire étant perçue comme voulant absorber l’Espagne. En France, ils permettent une meilleure connaissance de la politique extérieure de Napoléon III, en particulier des ambitions d’exercer une hégémonie en Espagne et dans le bassin méditerranéen, ainsi que de mieux saisir la nature et les aléas de l’aventure mexicaine » entre 1862 et 1867.
Ces dernières années, je travaille, d’une part, à la constitution des biographies et des carrières des diplomates espagnols entre 1848 et 1868, ainsi qu’à la constitution d’un corpus de la presse espagnole de 1848 à 1868 et à l’analyse de ce corpus, dans le cadre de mes recherches sur les facteurs idéologiques de la politique extérieure de l’Espagne (1833-1931).
D’autre part, de nouveaux projets prennent forme autour de la problématique des frontières et des exils, projets menés dans le cadre d’actions collectives à partir de 2013.













