Rencontre avec Alfons Cervera

Journaliste influent, Alfons Cervera est un poète et un romancier de langue castillane reconnu. Après une période caractérisée par une écriture plutôt expérimentale, il négocie en 1990 un tournant éthique et esthétique crucial en résonance avec le besoin de récupération de la mémoire des vaincus qui travaille alors la société espagnole. D’où un cycle romanesque consacré à la mémoire de la guerre et de l’après-guerre civiles, qui a été salué par la critique espagnole : La Couleur du crépuscule (1995), Maquis (1997), La Nuit immobile (1999), L’Ombre du ciel (2002), et Cet Hiver-là (2005). Pour récupérer la mémoire confisquée, l’écrivain adopte des modalités capables de représenter, voire de réhabiliter, une réalité qu’occulte le discours officiel : fragmentation, discontinuité, polyphonie ; mais aussi une écriture poétique qui traduit le regard à la fois tendre et sarcastique qu’il pose sur les êtres et les choses.
La traduction française du roman Maquis est parue aux éditions de La Fosse aux Ours.