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Cérémonie, Rencontre / Débat, Table ronde / Recherche
Le 29 novembre 2025
Grenoble - Centre ville, La Tronche
Journée mémorielle en hommage aux 55 réfugiés espagnols, dont 45 enfants, décédés à La Tronche suite à leur internement en 1939 dans le camp de Grenoble.
Il y a des journées qui ne ressemblent à aucune autre. Celle du 29 novembre 2025 en fait partie.
Ce matin-là, au cimetière du Petit Sablon à La Tronche, le silence invitait à l’écoute. Une centaine de personnes s’y sont retrouvées, non par obligation, mais par fidélité à une histoire et à une mémoire qui avaient besoin d’être partagées. Les regards se croisaient, parfois humides, souvent reconnaissants. Un descendant s’est avancé, les mots chevrotants, et soudain l’histoire n’était plus lointaine : elle avait un visage, un souffle, une voix.
Plus tard, autour du vin d’honneur généreusement offert par Monsieur le Maire de La Tronche, les émotions se mêlaient aux conversations. On évoquait le passé, cherchant à faire revivre des histoires longtemps oubliées. On adressait de vifs remerciements à Monsieur le Maire de La Tronche, dont l’engagement a rendu ce moment possible, ainsi qu'à Madame Léa Barril pour ses recherches et son initiative. On constatait avec fierté que La Tronche était la première commune du département à rendre hommage aux réfugiés espagnols.
Ce que les invités ne savaient pas encore, c’est que cette cérémonie marquait le point de départ d’un hommage durable : La Tronche inaugurait le chemin du souvenir dans le département de l’Isère, une initiative portée par deux membres du laboratoire ILCEA4.
L’après-midi, à l’hôtel de ville de Grenoble, le Conseiller Municipal Délégué à l’histoire de Grenoble et l’organisatrice de la journée mémorielle ont accueilli les participants dans une ambiance conviviale, propice aux échanges et aux confidences. Une quarantaine de personnes ont ensuite partagé un buffet généreusement offert par la mairie.
Cinq descendants ont pris la parole pour raconter le parcours de leurs familles : l’arrivée en Isère, les journées au camp de Grenoble, les traces indélébiles de l’exil. À travers leurs récits, l’histoire et la mémoire des réfugiés espagnols en Isère, longtemps silencieuses, reprenaient vie. La parole a été ensuite donnée au public : mains levées, voix qui s’entremêlaient et anecdotes qui se répondaient, chaque histoire familiale s’enchaînait dans un flot d’émotion, tandis que Madame Elsa Osaba et Monsieur Joël Ruiz, eux-mêmes descendants de réfugiés, guidaient subtilement les échanges et laissaient la rencontre se déployer pleinement.
La journée s’est achevée au parc Paul Mistral, sur les pas de celles et ceux qui avaient séjourné ici, un lieu empreint de mémoire. Là où se tenait autrefois le camp, trois prises de parole, dont celle de Monsieur Soldeville, ont rythmé un moment de grande intensité. Dans ce décor aujourd’hui paisible, les mots résonnaient comme un pont entre plusieurs générations.
Cette journée mémorielle n’a pas seulement ravivé une histoire. Elle a relié des familles, des habitants, deux communes et surtout des mémoires. Elle a rappelé que le souvenir n’est jamais figé : il vit, circule et éclaire ceux qui le portent et ceux qui le reçoivent.
Date
à partir de 10h30
Localisation
Grenoble - Centre ville, La Tronche
Cimetière du Petit sablon à la Tronche
Mairie de Grenoble
Parc Paul Mistral de Grenoble
Contact
Léa Barril
lea.barril [at] univ-grenoble-alpes.fr
à télécharger
© Photos : Paloma Delgado Rozier
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